REVOLUTIONARY LEFTS AND GUERILLA WARFARE
Black Sudanese radical projects, c.1963–1983
Nicki KINDERSLEY
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Southern Sudanese political thought and insurrection in generations of civil wars is generally explained as an expression of black African nationalism and resistance to colonial exploitation – disconnected from a more northern, urban tradition of revolutionary leftist politics in Sudan. This paper looks at southern political discourse through the 1960s and 70s to ask: what hidden histories of southern leftist politics can we uncover from new archives and methodologies, and what implications would this history have for our study of the revolutionary left?
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La gauche révolutionnaire incarnée par l’Union Générale des Etudiants Congolais (UGEC) au Congo-Kinshasa (1961-1971)
Jean LIYONGO
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La présente réflexion sur la « gauche révolutionnaire » est une étude de cas sur l’expérience d’une organisation d’étudiant, l’Union Générale des Etudiants congolais (UGEC), au Congo-Kinshasa (1961-1971). Elle analyse l’engagement social et politique outré des étudiants membres de l’UGEC, dans la période retenue, par lequel ces « intellectuels » se présentent comme une force contre-hégémonique de gauche (révolutionnaire) en face de la force hégémonique de droite (réactionnaire), incarnée par le pouvoir politique auteur du renversement du gouvernement Lumumba et de l’assassinant de ce dernier en 1961. Les étudiants sont appréciés ici à la lumière de la notion d’intellectuelle organique qui suggère une « attention soutenue » à la place et à la fonction qu’occupent les intellectuels au sein d’une structure sociale et au sein d’un processus historique. Après analyse, il est démontré que la fonction sociologique de l’UGEC a été assez bien remplie dans la mesure où elle à conduit à une tradition d’éveil des consciences à l’Université, ce qui n’a pas été le cas avec la fonction historique visiblement détournée par le pouvoir politique. Donc, une « défaite mal négociée de la gauche révolutionnaire face à la droite réactionnaire ».
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Le FROLINAT (Tchad) et l’empreinte saharienne sur une révolution africaine
Moussa BICHARRA, Djiddi ALLAHI & Musch TILMAN
Dans un de ses écrits sur les « mouvements anti-systémiques », Wallerstein distinguait, en 2002, quatre types différents : des mouvances issues des « Maoïsmes multiples », des verts s’exprimant, à l’heure actuelle, surtout sous forme de parti politique, des activistes pour les droits de l’homme et ceux qui s’opposent à la globalisation. Ces quatre mouvements anti-systémiques suivaient ce que, au début, était considéré comme « anti-systémiques », à savoir les mouvements se basant, en particulier, sur la pensée socialiste. On peut, selon lui, constater une continuité de la révolution des 1968 en Europe vers ces mouvances actuelles. La révolution de 1968 naissait, en effet, de deux facteurs particuliers, dont l’un était l’opposition aux hégémonies à la fois des États-Unis et de l’Union Soviétique, et l’autre « le désillusionnement massif des supporteurs populaires des mouvements anti-systémiques traditionnels par rapport aux performances véritables quand ces derniers arrivent au pouvoir ».
Dans notre texte, nous proposons une analyse de la révolution tchadienne menée par le FROLINAT comme véritablement anti-systémique, car, dès ses débuts, elle ne se laissait pas associer à une idéologie quelconque. Si Wallerstein met en évidence une certaine continuité dans la lutte anti-systémique menant des mouvements socialistes dans l’histoire vers les mouvements de contestation au présent, tout en passant par 1968, nous pensons que la révolution tchadienne recevait son dynamisme juste du fait qu’elle se passait à côté de ces
grands mouvements anti-systémiques. Avec, cependant, un accent particulièrement fort mis sur la lutte contre le néo-colonialisme et grâce à son ancrage local, elle peut être caractérisée comme « anti-systémique » dans son essence même.
Dans le présent article, nous allons donc d’abord voir d’où puisait le FROLINAT en général sa motivation révolutionnaire pour ensuite nous intéresser plus particulièrement à la révolution au Borkou-Ennedi-Tibesti et ses caractéristiques en tant que « révolution proprement saharienne ». En conclusion, nous allons finalement tenter de voir quelles pourraient être les conséquences de cette révolution anti-systémique du FROLINAT dans le contexte actuel.
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La lutte armée au Congo et au Cameroun. Un acteur inattendu : le Parti communiste italien
Gabriele SIRACUSANO
L’histoire des partis de la gauche révolutionnaire africaine ne se limite pas au milieu local ou continental, mais se croise avec l’histoire de la guerre froide globale et du communisme international. Le but de cette intervention est de démontrer qu’il est possible insérer l’expérience politique et militante des groupes marxistes d’Afrique subsaharienne dans un plus grand panorama transnational en utilisant les sources du parti communiste européen qui plus s’est engagé à côté du
tiers monde : le Parti communiste italien (PCI).
Le focus de cette recherche est visé à éclairer le rôle des deux mouvements révolutionnaires les plus importantes de l’Afrique équatoriale pendant les années 60, les deux troublés par les tensions qui secouent le mouvement communiste international pendant ces années : il s’agit de l’Union des populations du Cameroun (UPC) et du Mouvement national congolais (MNC). Le regard du PCI sur ces deux mouvements politiques est originel et ne reflet seulement une vision liée au camp socialiste, mais aussi une image de l’Afrique ancrée aux expérimentations politiques des communistes italiens. Donc, on utilise des sources documentaires et de presse du PCI qui montrent une perspective particulière sur ces deux partis nationalistes africains et qui nous donnent plusieurs informations sur les liens entre les mouvements de libérations et le mouvement communiste et ouvrier italien et international, dont leurs réseaux de solidarité politiques et logistique.
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